Chronique des matières premières

RFI

Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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L’offre de peaux et de cuirs français se réduit
2d ago
L’offre de peaux et de cuirs français se réduit
Le déclin du cheptel en Europe restreint les volumes de peaux disponibles pour l'industrie du cuir. La France, troisième exportateur mondial, est directement affectée. Le premier cheptel européen se trouve en France, où l'on compte 18 millions de bovins. Mais derrière ce premier rang se cache un secteur de l'élevage en difficulté. Le pays perd 100 000 têtes par an et lors de ces cinq dernières années, le rythme est passé à 200 000. La tendance est appelée à durer ce qui veut dire que l'Hexagone pourrait perdre un tiers de son cheptel de bovins d'ici 10 ans.Cette baisse de consommation entraîne automatiquement une baisse de disponibilité des peaux, puisque seul l'élevage fournit la matière première, aucun animal n'étant élevé pour son cuir.La baisse de l'offre concerne particulièrement le veau. La perte du cheptel français est de plus de 12 % de têtes depuis le début de l’année selon Christophe Dehard, président de la Fédération Française des Cuirs et Peaux. Or le problème, c'est que la tendance est la même aux Pays-Bas qui fournit 22 % des peaux de veau traitées en France. Soucieux de leur impact environnemental et de leurs émissions d'azote, les Néerlandais ont planifié de diviser par deux leur cheptel de bovins, « une décision qui aura inévitablement une incidence directe sur l'offre européenne de peaux brutes de veau dans les années qui viennent » selon Franck Boehly, président du Conseil national du cuir.Moins d'offre, mais moins de demandeCurieusement, ces tensions n'ont pas fait grimper les prix : la raréfaction de la matière est contrebalancée par une demande qui n'est pas au rendez-vous en raison de l'inflation et du contexte économique global.La baisse de consommation a permis de stabiliser les prix pour la peau de veau. Pour la peau de bovin, ils ont même baissé de plus de 25 % sur les sept dernières années, notamment parce qu'en Italie – première destination des peaux brutes françaises – l'activité du tannage est en recul. La Chine s'est affirmée comme un débouché plus important en 2023 et compense en partie la baisse de la demande italienne.La situation est encore plus compliquée pour la peau d'ovin telle que l'agneau et le mouton : elles se commercialisent très mal depuis des années et la pandémie n'a rien arrangé, car elle a créé de tels stocks que certains ont dû être détruits. Les prix sont aujourd’hui devenus si bas qu'ils sont inférieurs au coût de revient lié à l'abattage et au salage des peaux.À lire aussiMode: quelle place pour le cuir en Afrique?
Le manque de riz blanc maintient des prix hauts
3d ago
Le manque de riz blanc maintient des prix hauts
Après trois semaines de baisse sur le marché du riz, les prix sont repartis à la hausse. Au grand dam de ceux qui tablaient sur une accalmie. Pendant quelques semaines, la baisse des prix a dopé les commandes, qui ont en retour fait repartir les cours à la hausse. L'accalmie aura été de courte durée. Car le problème sur le marché n'a pas fondamentalement changé depuis des mois : il y a trop peu de riz blanc disponible à un prix acceptable.Pour preuve, le mois dernier, l'Indonésie n'a pas réussi à acheter le million de tonnes dont elle avait besoin, mais seulement la moitié. Et il n'est pas sûr qu'elle trouve de réponse satisfaisante à son prochain appel d'offres.Peu d’alternatives au riz indienLe riz qui fait le plus défaut cette année reste le riz indien. La décision prise par New Delhi de libérer des volumes à l'exportation après avoir imposé des restrictions depuis un an n'a pas vraiment changé la donne. L'allègement des mesures reste très limité et très politique, car soumise à autorisation gouvernementale, souligne un négociant. Le pays a par ailleurs prolongé pour cinq mois sa taxe de 20%, imposée sur le riz étuvé - ou parboiled rice - qui arrivait à échéance en octobre 2023.En face, il y a peu de pays pour compenser l'offre indienne : la Thaïlande, deuxième exportateur, et le Pakistan seraient déjà au maximum de leur capacité d'exportation, selon un expert du secteur. À écouter aussiEn Inde, les cours de l’or au plus hautForte demande asiatiqueSigne de la tension sur le marché, la semaine dernière les prix du riz vietnamiens ont dépassé ceux du riz thaïlandais, « presque du jamais vu » assure un de nos interlocuteurs.Dans ce contexte, les importateurs puisent autant qu'ils peuvent dans leurs stocks et n'achètent que le minimum nécessaire. Mais avec la demande de l'Indonésie - qui n'avait pratiquement rien acheté en 2022 et pourrait acheter cette année 2,8 millions de tonnes -, de la Malaisie et des Philippines, il manquerait toujours cinq millions de tonnes sur le marché.Offre ouest-africaine en augmentationEn Afrique de l'Ouest, les récoltes ont débuté et l'offre de riz local va aller en s'améliorant sur les marchés, selon le bulletin agricole N’Kalo. Les perspectives de production sont optimistes, selon la lettre d'information Osiriz éditée par le Cirad, le Centre de coopération internationale pour la recherche agronomique, mais le continent reste dépendant à 40% des importations et donc très vulnérable aux aléas du marché international.À lire aussiL'Inde continue d'alimenter les tensions sur le marché du riz
La Norvège envisage d’exploiter les métaux des fonds marins
4d ago
La Norvège envisage d’exploiter les métaux des fonds marins
Le gouvernement étudie la possibilité d’aller miner les fonds de la mer de Norvège, où se trouvent de nombreux gisements de métaux. L’exploitation minière des fonds marins est au centre de nombreuses discussions, le plancher océanique regorge en effet de ressources encore inexploitées. La pratique a longtemps été trop compliquée techniquement et onéreuse, mais c’est de moins en moins le cas et les appétits s’aiguisent. La Norvège pourrait ainsi bien être parmi les premiers pays à se lancer dans le domaine.Un projet est en cours d’examen par l’exécutif. D’une superficie de 329 000 km², l’équivalent de la République démocratique du Congo, on y trouve plusieurs milliards d’euros de ressources en magnésium, cobalt, cuivre ou encore en nickel.Une pratique qui diviseÀ l’inverse des gisements qui se trouvent dans les eaux internationales, notamment dans le Pacifique, ces métaux reposent dans la zone économique norvégienne. Oslo peut donc théoriquement se lancer sans autorisation et trois groupes norvégiens, Equinor, Adepth Minerals et Loke Marine Minerals sont déjà sur les rangs. En plus de l’argument financier, l’écologie est également invoquée par les promoteurs du secteur.Ces ressources sont en effet présentées comme essentielles pour mener à bien la transition énergétique, notamment pour la réalisation des batteries nécessaires à l’électrification du secteur. Cet argument est cependant battu en brèche par plusieurs études. Les opposants à l’exploitation minière des fonds marins pointent également les conséquences délétères sur les écosystèmes. Les effets néfastes sont encore peu documentés, à plus forte raison dans cette région arctique, particulièrement fragile.La direction environnementale norvégienne, pourtant organisme de l’État, est d’ailleurs arrivée aux mêmes conclusions. Elle a émis un avis défavorable au projet (à consulter ici, en norvégien).Pressions internationalesLa balle est désormais dans le camp de l’exécutif qui doit trancher dans les prochains jours. Il est cependant pressé de toutes parts afin de renoncer. Quelque 119 parlementaires européens ont par exemple adressé une lettre ce mois-ci aux autorités du pays pour qu’elles abandonnent le projet. Emmanuel Macron a tenu un discours similaire. Le président français s’est entretenu avec le Premier ministre norvégien en marge d’un sommet sur les pôles tenu à Paris.La France est en effet l’un des pays les plus actifs contre l’exploitation minière des grands fonds. À ce jour, une vingtaine de pays et plusieurs entreprises réclament un moratoire sur le sujet, en attendant a minima de mieux comprendre son impact.
Lithium: la demande insuffisante pour absorber l'offre
5d ago
Lithium: la demande insuffisante pour absorber l'offre
La chute des prix du lithium amorcée depuis un an continue. Le métal des batteries électriques a perdu 75 % cette année. Sans tenir compte d’un sursaut au début du printemps, le carbonate de lithium, forme semi-transformée du métal, a perdu les trois quarts de sa valeur cette année. Rien qu’en un mois, il a chuté de 20 % et retrouve son niveau d’août 2021.Cette glissade est due, comme souvent, à la conjugaison de deux facteurs : une offre abondante face à une demande qui fait grise mine.Boom des projets miniersPlus de 200 projets de lithium existent à l’heure actuelle, et pour une quarantaine d’entre eux, les besoins de financement ont déjà été chiffrés, selon Patrice Christmann, consultant indépendant et ex-directeur de recherche et de la stratégie du BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières.Plusieurs géants du lithium ont aussi investi pour augmenter leurs capacités. C’est par exemple le cas de Mineral Resources, deuxième producteur mondial de spodumène, une roche source de lithium, qui a annoncé son intention de doubler sa production dans l’ouest de l’Australie, sur la prochaine année fiscale, selon tradingeconomics.com.En face, les besoins mondiaux n’ont pas explosé comme certains l’avaient anticipé. Les taux d’intérêt, qui restent élevés, et l’inflation font toujours planer une grande incertitude sur la reprise de l'économique mondiale et de manière indirecte sur les ventes de véhicules électriques.Incertitudes sur les besoins en lithiumLe principal marché de ces voitures reste la Chine dont l’activité est également ralentie. Difficile de dire par ailleurs quelle sera la dynamique de développement des batteries au sodium dans le pays, sachant qu’au printemps, le constructeur chinois a présenté son premier véhicule équipé d’une de ces batteries nouvelle génération. La semaine dernière, c'était autour du spécialiste suédois de batteries Northvolt d’annoncer avoir mis au point lui aussi une batterie sodium-ion. Des développements technologiques qui pourraient rebattre les cartes de la demande en lithium en Europe également.Au vu de l’offre excédentaire sur le marché, le deuxième producteur mondial de lithium (SQM) n’exclut pas de voir les prix encore baisser dans les prochaines semaines. Selon le cabinet de conseil Benchmark Mineral Intelligence, le marché pourrait être excédentaire jusqu’en 2028.
Pétrole: tensions au sein de l'Opep+
23-11-2023
Pétrole: tensions au sein de l'Opep+
Les cours du pétrole font grise mine depuis l'annonce du report d'une réunion des membres de l'Opep+ prévue initialement dimanche 26 novembre au jeudi suivant. Une annonce qui alimente les rumeurs de divergences entre pays producteurs et en particulier entre l'Arabie saoudite et des États pétroliers africains. La réunion, initialement prévue dimanche et présentée comme cruciale, semble avoir remis sur la table des différends qui avaient été, en apparence, résolus au mois de juin dernier. L'Opep+ avait alors réussi à convaincre les États africains – Angola, Congo et Nigeria – en particulier, de produire moins en 2024 avec l'argument qu'ils n'avaient pas les capacités de produire plus.L'accord trouvé avait le mérite de réconcilier l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sur la question des quotas, selon l’agence de presse Bloomberg, en laissant Abou Dhabi pomper davantage de brut. En échange, les pays africains qui s'étaient résignés avaient reçu l'assurance qu’ils pourraient potentiellement augmenter leurs volumes de production, après un audit de leur capacité réelle à sortir du brut.Frustrations en Angola et au NigeriaCinq mois plus tard, les quantités limites de brut produit imposées aux États pétroliers africains créent manifestement toujours des frustrations. Au point de provoquer le report d'une réunion censée finaliser les quotas des membres de l'Opep+ pour l'année prochaine.L'Angola et le Nigeria, souhaiteraient être autorisés à produire plus, selon l'agence de presse. Le Nigeria s'appuie sur les statistiques du mois dernier :  le pays a réussi à extraire 36 000 barils par jour de plus que son objectif de 2024. L'Angola est dans une position plus compliquée à défendre, n'ayant pas réussi à atteindre les quotas qui lui ont été fixés pour l'année prochaine : le pays a produit 1,17 million de barils par jour en octobre, soit 110 000 barils jours de moins que ce qu’il est autorisé à extraire l’année prochaine.« Un petit bras de fer »Aussi importants soient-ils sur le continent, ces producteurs ne pèsent pas lourd sur le marché international et savent qu'ils dépendent des décisions de l'Arabie saoudite, « le » pays qui fait les prix. « Si tension il y a entre ces États, ce ne peut être qu'un petit bras de fer au vu du poids des pays concernés », pointe un négociant en pétrole.Mais la simple annonce d'un report de réunion a suffi à plomber les cours, déjà en diminution de plus de 15 % depuis septembre, report qui n’est pas seulement le signe d’un potentiel contentieux, mais qui fait planer aussi un doute sur le maintien des importantes coupes de production opérées par l'Arabie saoudite. Si elles étaient levées ou simplement allégées, elles augmenteraient l'offre et feraient inévitablement baisser les cours.
En Inde, les cours de l’or au plus haut
22-11-2023
En Inde, les cours de l’or au plus haut
C’est en grande partie à cause de la frénésie des Indiens qui en achètent beaucoup en cette saison des festivals religieux et des mariages, mais ce n’est pas la seule raison.   De notre correspondant à New Dehli,Diwali, Dhanteras, les festivals hindous de ces derniers jours ont encore une fois gonflé les coffres des bijoutiers, car c’est en cette période du Nouvel An hindou que les Indiens achètent le plus d’or. Nous sommes aussi au début de la saison des mariages et il n’y a pas de Shaadi sans des dizaines de grammes d’or pour embellir la mariée - des bijoux qui lui serviront aussi de dot.L’Inde est déjà l’un des deux plus grands consommateurs d’or au monde avec la Chine et la demande a été tellement forte que les importations indiennes du métal jaune ont atteint leur plus haut niveau en octobre depuis un an et demi. Cela a bien sûr un impact sur son tarif : ces derniers jours, le prix de l’or a dépassé la barre symbolique des 2000 dollars l’once (28 grammes), l’un des plus hauts pics de son histoire. L'or, valeur refugeMais ce ne sont pas que les festivals qui font gonfler ces prix : le conflit en Israël a aussi alarmé les marchés et poussé les investisseurs à se tourner vers cette valeur refuge. L’or s’est en effet apprécié de 14% en un an, ce qui en fait un très bon placement, même en comparaison des bons rendements de la bourse indienne, par exemple.L’État indien semble être du même avis : la Banque centrale a également acheté 9 tonnes d’or au dernier trimestre. Cet attrait pour ce métal précieux est d’autant plus grand ces jours-ci que le dollar est à son taux le plus bas depuis deux mois et demi. Or comme l’or est facturé en dollar, le métal jaune devient soudainement moins cher.À lire aussiL'Inde, une plaque tournante de l'or de contrebande
Les prix du maïs guidés par les bonnes récoltes
21-11-2023
Les prix du maïs guidés par les bonnes récoltes
Les prévisions de production mondiale de maïs pour l'année ont été revues à la hausse. Une tendance qui rassure le marché et tire les prix vers le bas, sur le marché international, mais aussi sur le continent africain. Entre son évaluation d'octobre et celle de novembre, le ministère américain de l'Agriculture (USDA), dont les statistiques mensuelles font référence, a revu à la hausse la production de maïs de six millions de tonnes. Si cela se confirme, la récolte totale pourrait augmenter de plus de 5% cette année par rapport à l'année dernière.Cette réévaluation concerne en particulier les récoltes en Ukraine, et en Russie, sachant que la récolte américaine qui se termine est, elle aussi, saluée et affiche de bons rendements. Or les États-Unis et le Brésil sont les deux exportateurs qui comptent sur le marché du maïs.Une offre plus généreuseCes deux dernières années, les productions de ces pays ont, tour à tour, été plus réduites que prévues. Le rebond constaté aujourd'hui fait donc logiquement grimper les volumes de maïs disponibles à la commercialisation.« L'approvisionnement mondial apparait, à ce stade, suffisant pour faire face à la demande toujours très forte du principal acheteur, la Chine », souligne Damien Vercambre du cabinet Intercourtage. Et quand l'offre est adaptée à la demande, les sources de stress diminuent sur les marchés, avec un impact direct sur les prix. Leur baisse actuelle est aussi due au Brésil qui pratique une politique de prix très agressive, notamment parce que le pays n'a pas assez d'infrastructures de stockage et qu'il doit exporter le plus vite possible sa production.Parmi les raisons qui contribuent à la détente, il y a aussi les stocks mondiaux de maïs : selon l'USDA, ils pourraient augmenter de 5% cette année.Baisse des prix en Afrique de l'OuestCette tendance à voir des prix plus doux sur le marché international, devrait s'accompagner dans les prochains mois d'une baisse aussi sur les marchés africains, selon le bulletin d'analyse agricole N'Kalo. Grâce aux pluies supérieures à la normale pendant l'hivernage, la production s'annonce plutôt bonne au Togo, au Sénégal, en Guinée, ou encore au Mali. Une bonne nouvelle pour les consommateurs. Mais aussi une bonne raison pour les producteurs de vendre rapidement leur stock, selon N'Kalo, avant que les prix ne baissent davantage.
Le palladium en pleine souffrance
20-11-2023
Le palladium en pleine souffrance
Le palladium, métal de l’industrie automobile, a vu son prix chuter de 40 % depuis le début de l’année. Et la dégringolade n’est peut-être pas finie. Le palladium a fait carrière dans les pots catalytiques de l’industrie automobile, mais c’est ce même secteur qui aujourd’hui pourrait conduire à sa perte. Plusieurs raisons expliquent la disgrâce de ce métal : il y a d’abord l’essor des voitures électriques qui, n’ayant plus de pots catalytiques, ne contiennent plus de palladium.Le palladium souffre aussi de la baisse des cours de son concurrent le platine, qui étant plus attractif lui est substitué dans les véhicules à essence. Si aucun nouveau débouché n’est trouvé au palladium, « dont la consommation est dépendante à hauteur de 85% de la catalyse automobile » selon Didier Julienne, expert en métaux précieux, président de Commodities and Resources, sa production pourrait progressivement baisser.« Un tel scénario entrainerait une perte de revenu importante pour les mineurs russes et sud-africains qui l’exploitent » rappelle également Didier Julienne. Le palladium est un co-produit du nickel en Russie, et du platine en Afrique du Sud.« Le chant du cygne » du palladiumPour l’heure, le métal des pots catalytiques continue de chuter sur les marchés. Avec un prix qui est allé jusqu’à baisser de 60% depuis le mois de janvier, pour atteindre la semaine dernière un plus bas depuis cinq ans, avant de remonter. Le palladium s’échangeait, il y a dix jours à 1 000 dollars l’once pour une vente immédiate. On est bien loin du pic atteint en mars 2022 quand la guerre en Ukraine avait fait craindre une tension sur l’approvisionnement russe en raison des sanctions occidentales contre Moscou. À cette époque, le palladium avait dépassé les 3 000 dollars l’once et avait gagné le titre de métal le plus cher, devant l’or qui a depuis repris sa place.Aujourd’hui, rien ne plaide pour une remontée durable des cours. « Nous vivons le chant du cygne du palladium » assure notre interlocuteur, autrement dit l'heure de gloire de ce platinoïde appartient désormais au passé, sauf à lui trouver un nouvel avenir qui puisse raviver la demande.À lire aussiLe palladium continue sa baisse
Canada: Glencore conclut un accord avec un acteur majeur dans le secteur du charbon
19-11-2023
Canada: Glencore conclut un accord avec un acteur majeur dans le secteur du charbon
La multinationale anglo-suisse Glencore, dont le chiffre d’affaires frise les 278 milliards de dollars, vient de se payer la division de charbon sidérurgique de Teck Ressources, la plus grande société minière diversifiée au Canada. Montant de la transaction, presque 7 milliards de dollars. Déjà implantée au Canada, Glencore a promis de conserver le siège social de la section charbon à Vancouver. Cela fait un an que le géant minier courtise assidument l’entreprise canadienne Teck Ressources.  De notre correspondante à Montréal, Au départ, les ambitions de la multinationale Glencore étaient claires, avaler tout rond la société canadienne Teck Ressources pour 22 milliards de dollars. Une offre inacceptable aux yeux des actionnaires, mais également des autorités de la Colombie-Britannique, la province où se trouve le siège social de l’entreprise. Finalement, après beaucoup de discussions et de refus, voilà que la minière canadienne vend ses activités de charbon sidérurgique aux deux tiers à la multinationale anglo-suisse.Glencore va créer une entité cotée en BourseCela va permettre à cette dernière d’augmenter sa production en Australie, en Colombie, et en Afrique du Sud et de devenir ainsi le numéro un sur ce marché devant l’Australien BHP. D’ici deux ans, Glencore entend par ailleurs isoler cette activité dans une nouvelle société qu'elle prévoit de coter à New York, afin de sortir d’un secteur polluant tout en valorisant ses actifs. Un objectif atteint par Teck qui grâce à cette vente va pouvoir recentrer ses activités de l’extraction du cuivre et du zinc. Des matériaux stratégiques pour répondre à la demande dans un domaine en forte croissance comme celui des véhicules électriques. Pour la minière, c’est donc une façon de se positionner dans un secteur à plus faible émission de Gaz à effet de serre.Deux fois plus de cuivre pour Teck RessourcesLes liquidités de la vente de ses activités de charbon sidérurgique vont aussi donner un peu d’air à l’entreprise canadienne. Sa nouvelle mine de cuivre QB2 au Chili, tout juste inaugurée, a coûté plus cher que prévu. Avec ce projet de six milliards de dollars, la production mondiale de Teck Ressources de ce minerai va doubler, mais il faut le financer. Pour l’instant, les autorités règlementaires doivent encore approuver la transaction. L’accord pourrait donc se conclure formellement à la fin de l’année prochaine. À écouter aussiEn Indonésie, quel avenir pour le charbon ?
La moitié des miels importés dans l’UE suspectés d’être trafiqués
16-11-2023
La moitié des miels importés dans l’UE suspectés d’être trafiqués
Un rapport qui fait froid dans le dos. Selon une enquête des autorités européennes de la lutte anti-fraude, presque la moitié des miels importés dans l'Union européenne sont suspectés d'être frelatés.  (Rediffusion de l'édition du 31 mars 2023)L’Union européenne importe en effet 40% de sa consommation de miel, elle est le deuxième plus gros importateur mondial après les États-Unis. L’enquête a démontré qu’environ 46% des miels importés sont fortement suspectés de déroger aux règles de l'UE. Les autorités anti-fraude qui ont contrôlé 320 échantillons dans plusieurs États membres ont déclaré suspects la plupart des miels importés de Chine, tout comme la quasi-totalité des miels importés de Turquie.Selon l’enquête, l'ajout de sirops de sucre de riz ou de betterave est la principale technique frauduleuse. L’objectif des fraudeurs est de faire baisser les prix du miel au détriment des apiculteurs européens.Pour l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française), ce constat n’est pas une surprise. La profession alerte depuis plusieurs années sur la mauvaise qualité des miels importés. Selon Henri Clément, porte-parole de l’Unaf, il y a un paradoxe : « Alors que la récolte baisse dans les grandes régions de production à cause du changement climatique, des frelons asiatiques et des pesticides, il y a de plus en plus de miel sur le marché. Signe que cette baisse de production est compensée par du miel contrefait. »► À lire ou à écouter : Authentique, contrefait, rare…: le miel dans tous ses étatsLa profession appelle les autorités européennes à élaborer des méthodes d'analyses plus fiables pour mieux détecter les miels frelatés, ce qui permettrait de changer leur classification en les passant de « suspecté » à « confirmé ». Elle demande également à Bruxelles de changer la règlementation de l’étiquetage. Les règles actuelles mettent à égalité les producteurs de miel provenant d'un seul pays et les producteurs d’assemblage de miel provenant de plusieurs pays, parfois jusqu'à six provenances différentes. Ces associations réclament de rendre obligatoire sur les étiquettes les mélanges de miels et proposent de mentionner les différents pays d'origine en précisant le pourcentage par pays. Si vous êtes donc amateur de miel, méfiez-vous des prix trop bas.
Le français InVivo devient premier malteur mondial
15-11-2023
Le français InVivo devient premier malteur mondial
Mercredi 16 novembre 2023, le producteur français de malt Malterie Soufflet a bouclé le rachat de l'Australien United Malt Group. L’entreprise française devient ainsi le plus grand producteur mondial de malt. Sans le malt, cette céréale germée, le plus souvent de l’orge, la bière telle que nous la connaissons n’existerait pas. Et le monde a soif, car le marché de la bière est en pleine croissance. Cette année, il devrait encore croître entre 1% et 2%, selon le cabinet spécialisé IWSR. De belles perspectives qui ont poussé Malterie Soufflet, filiale de la grande coopérative française InVivo, à sortir le chéquier pour racheter son concurrent australien. Après plusieurs mois de négociations, le prix de l’opération est fixé environ 1 milliard de dollars.La France renforce sa position dominanteLe nouveau groupe créé possèdera ainsi 15% des parts de marché mondial du malt. Il comptera 41 sites de production liés à des marchés clé en Europe, Amérique du Nord, Amérique latine, Afrique et Asie. Malteries Soufflet ne comptent pas en rester là. Selon Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, l’entreprise souhaite faire de petites acquisitions dans d'autres pays, ou des investissements dans des projets comme l'ouverture en Afrique du Sud d'une malterie prévue d'ici à deux ans en partenariat avec Heineken.Cette montée en puissance d’InVivo est la preuve que la France n’est pas prête à laisser sa place de leader sur le marché. Peut-être est-ce peu connu, mais les entreprises tricolores dominent la production mondiale de malt à bière dans le monde. Premier producteur d’orge brassicole dans l’union européenne, la France est depuis 1967 premier exportateur mondial de malt, elle exporte en effet 80% de sa production. En toute discrétion, les groupes français contribuent à presque un tiers des échanges mondiaux de malt. Une bière sur cinq dans le monde est faite à base d’orge de brasserie et de malt français.À lire aussiUn dictionnaire du vin, de la bière et du champagne pour trinquer avec talent !
Pétrole: la demande continue de croître
14-11-2023
Pétrole: la demande continue de croître
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) revoit à la hausse la demande mondiale en or noir en raison d’importations chinoises plus élevées qu’attendues. C'est la consommation chinoise qui bouscule les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie : l'appétit de l'Empire du Milieu pour l'or noir a atteint en septembre un niveau record de plus de 17 millions de barils/jour. Une croissance portée par les besoins de la pétrochimie.Sous l'impulsion des derniers chiffres chinois, l'Agence internationale de l'énergie prévoit cette année une demande mondiale en hausse qui devrait atteindre en moyenne 102 millions de barils par jour.Croissance plus lente de la demande en 2024Mais le tempo donné par la Chine n'induit pas, à ce stade, de changement dans la tendance prévue pour 2024. Dans son dernier rapport, l'AIE anticipe une demande qui va continuer à croître, mais plus lentement : l'augmentation pourrait n'être que de 930 000 barils par jour, soit une croissance réduite de deux tiers par rapport à celle observée cette année.Cette baisse annoncée de la consommation serait due à une utilisation plus efficace de l’énergie, à une augmentation du nombre de véhicules électriques mis sur le marché et aussi à la fin des effets liés à la reprise d'activité post-Covid.À écouter aussiPourquoi l’énergie fossile est fêtée à la BourseCe ralentissement de la demande pourrait s'accompagner d'un excédent en pétrole dès le début de l'année prochaine, selon l'AIE. Mais pour l'heure, la demande reste supérieure aux approvisionnements disponibles, à l'approche de l'hiver de l'hémisphère nord, rappelle l'organisation qui anticipe des prix plus volatils dans les semaines qui viennent.L’offre sur une pente ascendanteLes cours du brut restent pour l'instant contenus autour de 80 dollars le baril. Plusieurs raisons à cette relative stabilité : des signaux qui indiquent un repli de la demande aux États-Unis, et de mauvais indicateurs économiques chinois pour les mois à venir. Les craintes de voir le conflit Israël/Hamas perturber les cours du brut ne se sont pour l'heure pas concrétisées. L'Agence internationale de l'énergie confirme qu'il n'y a eu à ce stade aucun impact sur l'approvisionnement en brut depuis le déclenchement de la guerre.Fin octobre, la Banque mondiale n'excluait pas un impact majeur du conflit sur les cours de l'or noir en cas d'embrasement régional, mais à moins de difficultés majeures imprévues, l’AIE note que l'offre mondiale de pétrole reste sur pente ascendante avec une production en hausse au mois d'octobre.À lire aussiL'Agence internationale de l'énergie prédit un pic des énergies fossiles avant 2030
Les filatures de coton du Bangladesh en crise
13-11-2023
Les filatures de coton du Bangladesh en crise
Au Bangladesh, le secteur de la confection n'est pas le seul à être en crise. En amont, l'industrie de la filature est, elle aussi, en grande difficulté, faute de demande. Cela fait des années que les filatures fleurissent au Bangladesh, un mouvement frénétique lancé à coup d'investissements massifs pour faire des économies d'échelle. Mais cette stratégie s'est heurtée de plein fouet à la pandémie de Covid-19, doublée d'un engouement pour la slow-fashion et pour les vêtements de seconde main.Aujourd'hui encore, la demande en textile reste « anémiée » pour reprendre les mots d'un expert du secteur et ne semble pas devoir repartir dans l’immédiat « même si les chiffres des exportations américaines demeurent soutenus » précise un négociant en coton. Résultat, faute d'acheteur, le fil se vend mal et depuis des mois les filatures n'achètent que le coton dont elles ont besoin pour faire tourner leurs machines dernière génération.Beaucoup d'entre elles jouent en ce moment leur survie. Elles doivent maintenir un minimum d'activité pour rembourser les millions de dollars de crédit contractés mais elles peinent à trouver les liquidités nécessaires pour acheter du coton. Pour des raisons de rentabilité, nombre de filateurs produisent d'ailleurs plus de fils synthétiques et de mélanges coton-polyesters.Inquiétude pour le coton africainEn temps normal, le Bangladesh importe 2 millions de tonnes de coton par an. Aujourd’hui, le pays en achète difficilement un million. Ce constat pourrait affecter l'Afrique, devenue le premier fournisseur du pays en or blanc.La récente baisse des cours qui a fait redescendre le coton sous la barre des 80 cents la livre est une des rares lueurs d'espoir à laquelle s'accrochent les acteurs de la filière dans le sens où elle pourrait faire repartir la demande. À condition que les acheteurs soient réactifs, ce qui n'est pas toujours le cas. Face à une baisse de prix, certains ont tendance à penser que demain sera toujours plus bas et préfèrent piocher dans leur stock. Ce n'est parfois que quand ces stocks ont fondu qu'ils réagissent et comme ils ne sont pas seuls à repartir aux achats, le mouvement général peut alors provoquer une remontée des cours, qui à son tour, est susceptible d’agir sur la demande.
La Chine s'insurge contre la hausse des prix «déraisonnables» du minerai de fer
12-11-2023
La Chine s'insurge contre la hausse des prix «déraisonnables» du minerai de fer
Depuis l'été on assiste à une remontée spectaculaire des cours du minerai de fer. Une hausse qualifiée de « déraisonnables » en Chine. Les cours du fer n'atteignent pas les niveaux records de juin 2021, mais les niveaux actuels, proches des 127 dollars la tonne de minerai, sont jugés trop élevés, et même « déraisonnables » par la société publique chinoise China Mineral Resources Group (CMRG). Un expert français du secteur préfère parler de cours « artificiellement » hauts. Des cours alimentés par une relance chinoise elle-même soutenue par les aides financières de l'État, relance donc incertaine sur le long terme puisque tributaire de la politique de Pékin.L'acier, un marché en retraitCe qui fait à peu près consensus, c'est que la demande actuelle en minerai ne justifie pas une telle augmentation des prix. D'ailleurs, le simple fait qu'ils remontent par paliers depuis le mois d'août n'illustre pas une consommation frénétique. La demande en minerai de fer est étroitement conditionnée au marché de l'acier, qui n'est pas au plus haut de sa forme.Le secteur automobile, pour ne citer qu'un exemple, est de moins en moins porteur : la fabrication de véhicules électriques va s'accompagner d'un allègement du poids des tôles utilisées pour compenser la lourdeur des nouveaux moteurs, ce qui veut dire plus de tôles en aluminium et moins en acier. La disparition même du moteur thermique impliquera une chute des besoins en acier. Illustration du retrait constaté sur ce marché, le prix de certains produits en acier a baissé d'un tiers en un an.Production revue à la baisse au Brésil et en AustraliePlus que la demande en minerai de fer, c'est l'état des stocks, en Chine notamment, et des incertitudes sur l'approvisionnement de cette fin d'année qui expliquent les prix actuels, selon une récente note de Goldman Sachs. La banque d'investissement a revu à la baisse les estimations de production de minerai en Australie et au Brésil. Pour 2024, elle anticipe un prix moyen en hausse de plus de 20 % par rapport à ses prévisions initiales.
Le cacao ghanéen à la recherche de financements
09-11-2023
Le cacao ghanéen à la recherche de financements
Contrairement à la Côte d'Ivoire où les fèves sont achetées par des opérateurs privés, le Ghana, deuxième producteur mondial, n'a pas libéralisé sa filière cacao. Mais la crise économique que traverse le pays pourrait changer la donne. Le Cocobod a toujours résisté : malgré les pressions, l'organisme qui régule la filière au Ghana a tout fait pour garder la main sur l'achat de fèves contrairement aux pratiques en vigueur chez son voisin ivoirien.Sur le papier, c'est le Cocobod qui achète au planteur et qui revend aux broyeurs et aux exportateurs. L'institution emprunte généralement auprès d'un groupement de banquiers et d'investisseurs à un taux plus faible que n'importe quel acteur pourrait obtenir.Des prêts plus difficiles à obtenirUne fois le prêt négocié, le Cocobod n'achète pas physiquement le cacao, mais il octroie des licences à des acheteurs agréés (Licence Buying Compagnies), qui livrent les fèves à la Cocoa Marketing Company (CMC), filiale du Cocobod qui détient le monopole de l’exportation de la totalité des fèves de cacao du Ghana. Autrement dit, l'organisme délègue l'achat de fèves, tout en gardant un droit de regard sur la finalité du produit.Depuis trois ans la situation économique du Ghana change la donne. Le pays œuvre pour restructurer sa dette et a vu sa côte baisser auprès des organismes financiers. Le « risque pays » étant plus élevé, les modalités d'emprunt se sont durcies et les négociations du Cocobod avec ses partenaires, cet été, ont été plus compliquées que prévues.À lire aussiLe cacao boudé par les multinationalesVers la fin du modèle ghanéen ?Le Cocobod n'aurait obtenu de ses financeurs habituels que 800 millions de dollars sur les 1,2 milliard qu'il attendait. L'organisme se voit donc exceptionnellement contraint d'emprunter ailleurs et s'est tourné vers les géants du négoce de cacao pour leur demander d'avancer les 400 millions de dollars manquants, selon les informations de l'agence Bloomberg.L'implication de « traders » dans le financement de la campagne cacao pourrait annoncer les prémices d'une libéralisation à l'ivoirienne, commente un expert. L'année dernière déjà, le Cocobod aurait été contraint de faire appel aux négociants pour compléter ses prêts bancaires, sans que cela n'ait été reconnu officiellement.Le Cocobod souffre depuis plusieurs années de difficultés financières et peine notamment à payer les compagnies agréées pour l’achat de cacao (LBC), qui le fournissent en fèves après collecte auprès des producteurs.À écouter aussiLe goût amer du cacao - C'est pas du vent
Le marché de l'oignon voit rouge
08-11-2023
Le marché de l'oignon voit rouge
Entre mauvaises récoltes et restrictions à l'importation, le marché du bulbe est en difficulté au niveau mondial. Tout autour du globe, le marché de l'oignon voit rouge. D'abord, les récoltes sont en baisse pour la deuxième année consécutive. L'an dernier, la sécheresse avait frappé les cultures européennes d'oignons. Cette année encore, les phénomènes météorologiques extrêmes n'ont pas épargné les producteurs. Pluies intenses, vagues de froid, attaques de parasites... Autant de facteurs qui ont touché plusieurs pays, notamment l'Allemagne, l'Autriche, la France, les Pays-Bas...En Italie par exemple, la récolte d'oignons jaunes a baissé de moitié, quand celle des oignons rouges a été amputée de 40%. Des mauvaises récoltes qui touchent aussi l'Inde, avec 30 millions de tonnes produites l'an dernier, et l'Égypte, avec 3 millions de tonnes. Entre précipitations insuffisantes et réduction des surfaces agricoles, le marché est en tension.L'offre est donc moins importante que la demande cette année. Conséquence : les prix s'envolent. En Italie, il faut compter un euro le kilo d'oignons en moyenne à la sortie des usines de transformation ; un prix 60% plus élevé qu'habituellement pour les consommateurs.Freiner l'envolée des prix sur les marchés locauxIl faut dire que certains gros producteurs ont également mis en place des restrictions à l'exportation. Objectif : freiner l'envolée des prix sur les marchés locaux. L'Inde a mis en place un droit d'exportation de 40% sur le bulbe, et ce jusqu'à la fin de l'année. Une mesure couplée à un prix plancher de 800 dollars la tonne pour refroidir les négociants. Même dynamique en Égypte, leader du marché africain, où les exportations sont tout simplement interdites depuis le 20 septembre. Pour alimenter les étals européens en oignons, il va falloir compter sur la Tasmanie. « Nous nous attendons à une très bonne saison », se réjouit auprès du site spécialisé Fresh Plaza un responsable de Saï World, distributeur exclusif du producteur Perfecta. Cette année, les exportations devraient atteindre 20 000 tonnes d'oignons.
Le cacao boudé par les multinationales
07-11-2023
Le cacao boudé par les multinationales
En un an, les prix du cacao ont doublé. Des prix dont ne profitent pas encore les producteurs, mais qui sont trop élevés aux yeux des multinationales.  La poussée des prix du cacao est telle qu’elle semble avoir paralysé les multinationales : elles ont en effet considérablement ralenti leurs achats en Côte d’Ivoire, ces dernières semaines. D’ordinaire, à cette période, les géants du cacao tels que Cargill, Olam ou Barry Callebaut sécurisent leur approvisionnement pour l’année prochaine et achètent donc, par anticipation via des contrats à terme, les fèves de la récolte 2024-2025. Fin décembre, les trois quarts du cacao de la récolte principale de l’année suivante sont généralement déjà réservés.Au rythme actuel – 300 000 tonnes seulement auraient été contractées, selon les informations compilées par l’agence Reuters – le quota de fèves acheté sera bien plus faible que l’année dernière.Le Conseil café cacao interpellé par les multinationalesCertaines des multinationales qui se sont pourtant engagées il y a un an à Accra à œuvrer pour un meilleur revenir des producteurs auraient demandé aujourd’hui au Conseil Café Cacao une baisse des prix pour relancer leurs commandes. Une exigence d’autant plus facile à formuler pour elles que la demande des chocolatiers, en bout de chaîne, est, elle aussi, en berne. C’est ce que montrent les dernières statistiques sur les broyages de fèves qui sont le reflet de la consommation.Sans pression des industriels du chocolat, les broyeurs ont manifestement décidé d’attendre une baisse des cours ou un geste des pays producteurs qui peuvent agir sur une des composantes du prix du cacao, via une prime dite d’origine ou prime « pays » basée sur la qualité du cacao, et qui est intégrée au prix global.Mais ce qui peut être vu comme un bras de fer pourrait ne pas durer : « La Côte d’Ivoire a besoin du marché et le marché a besoin du cacao ivoirien », rappelle un acteur de la filière.Production ivoirienne en baisse de 25 % ?Sur le marché, la baisse des prix ne semble pour l’instant pas d’actualité. Les cours ont même au contraire été soutenus par les prévisions de récolte du Conseil Café Cacao ivoirien qui annonce une baisse de 25 % pour des raisons climatiques. Cette estimation est jugée précoce par certains experts, qui s’étonnent de voir le CCC communiquer sur le sujet, mais elle a suffi à tendre à nouveau le marché, déjà en hausse depuis plus d’un an. Illustration de cette hausse des prix, le prix moyen de référence calculé par l'Organisation internationale du cacao (ICCO) et qui prend en compte les six contrats à terme – pour une livraison dans 3, 6 ou 9 mois – qui s'échangent sur les Bourses de New York et de Londres a franchi vendredi dernier le seuil fatidique des 4 000 dollars la tonne, du jamais vu. Un prix qui ne profite pas pour l'instant aux producteurs ivoiriens, puisque le prix fixé pour la récolte actuelle, de 1 000 francs CFA le kilo de fèves, est issu de calculs basés, entre autres, sur le prix des contrats de la campagne précédente.
États-Unis : la viande de bœuf s’arrache à prix d’or
06-11-2023
États-Unis : la viande de bœuf s’arrache à prix d’or
Le prix de la viande de bœuf ne cesse d’augmenter aux États-Unis et cela ne semble pas parti pour s’arrêter.  De notre correspondant à Washington,Aux États-Unis, le bœuf est partout. Dans les Hamburgers, dans les assiettes quand il y en a et dans les barbecues. Il existe des compétitions très richement dotées pour savoir qui fera le meilleur Brisket, la meilleure poitrine fumée pendant des heures selon des recettes qui varient en fonction des régions. Le bœuf est la raison d’exister du mythe du cow-boy qui encadre les troupeaux dans les plaines de l’ouest.Sauf que le bétail est de moins en moins présent dans les ranchs du Wyoming, du Texas et d’ailleurs, -10 % depuis cinq ans. En cause : la sécheresse. Depuis plusieurs années, elle réduit la surface des pâturages. Et il faut y ajouter les événements climatiques extrêmes. En conséquence, les éleveurs réduisent leurs cheptels. Dans le même temps, les Américains, déjà grands consommateurs de bœuf, en veulent encore plus. Ils en ont consommé en moyenne près de 27 kg en 2022, plus 10 % par rapport à 2015, selon le ministère américain de l’Agriculture.Un produit de luxeOffre en baisse, demande en hausse, le résultat est logique et inévitable : Les prix explosent. Quand l’inflation générale a tendance à se calmer à 3,7% en rythme annuel, le prix de la viande de bœuf maintient une hausse à près de 10 %, 27 % depuis trois ans. Dans les restaurants spécialisés des grandes villes où le pouvoir d’achat est élevé, un steak est devenu un produit de luxe. Les meilleurs morceaux, proposés avec des airs de conspirateurs au prix à l’once, une petite trentaine de grammes, pour faire moins peur, dépassent assez facilement les 100 dollars. Le prix du bovin par tête a augmenté de 133 % depuis trois ans.Forcément, pour les éleveurs, il est tentant d’en profiter et d’abattre des bêtes. Cela inclut les génisses, les femelles qui n’ont pas encore eu de veau. Logiquement, la production s’en ressent. Avant de la relancer, il va falloir les préserver, et cela va prendre du temps avant de constater l’impact sur les troupeaux. En attendant ce moment, et à supposer que l’on retrouve des pâturages pour accueillir les bêtes, le consommateur américain va continuer à payer sa viande de bœuf à prix d’or.
En France, la production de coquilles Saint-Jacques ne s'est jamais aussi bien portée
05-11-2023
En France, la production de coquilles Saint-Jacques ne s'est jamais aussi bien portée
La saison de la pêche de la coquille Saint-Jacques a débuté le mois dernier en France et va durer jusqu’au mois de mai. Dans un rapport de projections publié en octobre, l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) prévoit une abondance toujours forte, dans la lignée de l’an dernier. La production française pourrait atteindre les 150 000 tonnes cette saison selon l’Ifremer. En France, les coquilles Saint-Jacques sont produites dans deux zones : en baie de Seine et dans la baie de Saint-Brieuc.L’an dernier, la Normandie a connu sa plus grosse pêche en 50 ans, et cette année devrait se classer deuxième avec plus de 88 000 tonnes considérées exploitables. Concernant les coquilles bretonnes, l’Ifremer table sur une fourchette allant de 61 000 à plus de 78 000 tonnes exploitables, autrement dit 30 % de plus que l’an dernier.La coquille Saint-Jacques française ne s’est jamais aussi bien portée et cette abondance pousse les producteurs à s’intéresser de plus en plus à l’export. En mai dernier, à la fin de la saison 2022-2023, le président du comité régional des pêches de Normandie évoquait une « production industrielle » nécessitant de nouveaux outils et Dimitri Rogoff de pointer le potentiel de la coquille Saint-Jacques française sur le marché de l’export : « Il a été jusqu’ici sous-exploité. »La Chine reste premier producteur mondial de coquilles Saint-JacquesAlors, certes, la France est encore loin derrière la Chine, premier producteur mondial avec près 1,3 million de tonnes de coquilles pêchées en 2019 selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, mais la perspective d’un nouveau marché pourrait venir rassurer les producteurs qui s’interrogent aujourd’hui sur la rentabilité de la saison qui démarre.Ce qui inquiète, c’est d’abord le prix du carburant – toujours très élevé – et qui pèse d’autant plus sur les producteurs depuis la suppression, il y a 15 jours, de l’aide de 20 centimes de l’État. Et puis il y a aussi le prix de vente de la coquille qui n’a pas beaucoup évolué ces 20 dernières années. Aujourd’hui, une coquille Saint-Jacques française blanche, fraîche et décortiquée se vend 31,50 euros le kilo. Une hausse de 20 à 40 centimes permettraient de garantir la rentabilité selon les producteurs.
Les réserves de gaz naturel de l'UE pleines et sécurisées en Ukraine
02-11-2023
Les réserves de gaz naturel de l'UE pleines et sécurisées en Ukraine
Les réserves de gaz naturel de l'Union européenne approchent de leur pleine capacité. En conséquence, une partie du gaz européen va être envoyée en Ukraine pour être stockée. Une bonne nouvelle pour éviter la pénurie cet hiver. Les chambres de stockage de gaz naturel de l'Union européenne sont aujourd'hui remplies à 99%, dépassant largement l'objectif de 90% fixé par Bruxelles. Une bonne nouvelle certes, car cela veut dire que l'Union européenne est moins vulnérable à un choc énergétique cet hiver. Tel quel, le stockage de gaz de l'Union européenne représente deux mois à deux mois et demi de consommation hivernale. Mais le risque n'est pas non plus totalement éloigné. Interrogée par le Financial Times, Natasha Fielding, responsable de la tarification du gaz en Europe, évoque un « risque faible, sauf en cas de perturbations majeures, d'imprévu ou de longue période de froid ». L'Union européenne cherche donc à mettre encore plus de gaz naturel de côté, en se tournant vers l'Ukraine. Des conditions de stockage favorables à l'UELe pays possède en effet les plus grands réservoirs d'Europe, et ce qui rassure les experts, c'est leur localisation. Éloignés des lignes de front, les réservoirs sont situés dans les profondeurs du sous-sol, à l'ouest du pays. Ils contiennent déjà 2 milliards de mètres cubes de gaz appartenant à des entités de l'Union européenne, qui discute donc en ce moment avec l'Ukraine de la possibilité d'assurer ces installations de stockage contre d'éventuels dommages, dus à la guerre. Dans ce contexte de conflit avec la Russie, l'Ukraine a proposé deux paramètres incitatifs pour pousser l'Union européenne à lui confier son gaz. D'une part, des tarifs de stockage bon marché, et de l'autre des exemptions de droits de douane pendant trois ans, ce qui permettra aux 27 de réimporter facilement le gaz. Certains experts estiment que ce stockage en Ukraine pourrait éviter de nouvelles hausses importantes des prix du gaz en Europe. Prix qui ont chuté ces dernières semaines en raison des températures plutôt clémentes pour la saison.À lire aussiUnion européenne : les prix du gaz en chute libre