06-11-2023
États-Unis : la viande de bœuf s’arrache à prix d’or
Le prix de la viande de bœuf ne cesse d’augmenter aux États-Unis et cela ne semble pas parti pour s’arrêter. De notre correspondant à Washington,Aux États-Unis, le bœuf est partout. Dans les Hamburgers, dans les assiettes quand il y en a et dans les barbecues. Il existe des compétitions très richement dotées pour savoir qui fera le meilleur Brisket, la meilleure poitrine fumée pendant des heures selon des recettes qui varient en fonction des régions. Le bœuf est la raison d’exister du mythe du cow-boy qui encadre les troupeaux dans les plaines de l’ouest.Sauf que le bétail est de moins en moins présent dans les ranchs du Wyoming, du Texas et d’ailleurs, -10 % depuis cinq ans. En cause : la sécheresse. Depuis plusieurs années, elle réduit la surface des pâturages. Et il faut y ajouter les événements climatiques extrêmes. En conséquence, les éleveurs réduisent leurs cheptels. Dans le même temps, les Américains, déjà grands consommateurs de bœuf, en veulent encore plus. Ils en ont consommé en moyenne près de 27 kg en 2022, plus 10 % par rapport à 2015, selon le ministère américain de l’Agriculture.Un produit de luxeOffre en baisse, demande en hausse, le résultat est logique et inévitable : Les prix explosent. Quand l’inflation générale a tendance à se calmer à 3,7% en rythme annuel, le prix de la viande de bœuf maintient une hausse à près de 10 %, 27 % depuis trois ans. Dans les restaurants spécialisés des grandes villes où le pouvoir d’achat est élevé, un steak est devenu un produit de luxe. Les meilleurs morceaux, proposés avec des airs de conspirateurs au prix à l’once, une petite trentaine de grammes, pour faire moins peur, dépassent assez facilement les 100 dollars. Le prix du bovin par tête a augmenté de 133 % depuis trois ans.Forcément, pour les éleveurs, il est tentant d’en profiter et d’abattre des bêtes. Cela inclut les génisses, les femelles qui n’ont pas encore eu de veau. Logiquement, la production s’en ressent. Avant de la relancer, il va falloir les préserver, et cela va prendre du temps avant de constater l’impact sur les troupeaux. En attendant ce moment, et à supposer que l’on retrouve des pâturages pour accueillir les bêtes, le consommateur américain va continuer à payer sa viande de bœuf à prix d’or.